En raison de la fragilité des îles caribéennes face au changement climatique, il est crucial de comprendre le comportement des précipitations. De surcroît, les sols des îles des Antilles françaises ont été contaminés par un insecticide organochloré (Chlordécone), dont le processus de décontamination se produit principalement par le lessivage naturel des sols. Par conséquent, il est essentiel d’étudier les variations spatio-temporelles des précipitations dans ces environnements complexes. Cette étude s’est concentrée sur l’analyse des données provenant de 19 stations météorologiques de l’archipel guadeloupéen sur la période 2005-2014, en utilisant la méthode d’analyse multifractale des fluctuations sans tendance (MF-DFA). Les résultats indiquent que 12 stations présentent deux régions distinctes en termes d’échelle de loi de puissance dans leurs séries de précipitations, avec des corrélations persistantes sur de longues périodes et des propriétés multifractales à grande et petite échelle. En revanche, les autres stations ne montrent qu’une seule région d’échelle pour des échelles relativement restreintes.
Il est intéressant de noter que dans les zones les plus à l’est, les échelles plus larges présentent une persistance plus marquée contrairement aux échelles plus petites, suggérant ainsi un lien entre cette persistance et une exposition plus importante aux alizés. Les analyses des spectres multifractaux révèlent que la plupart des séries de données pluviométriques ont une nature multifractale, avec une complexité et un degré de multifractalité plus élevés pour les échelles plus réduites. De plus, il est clairement démontré une dépendance de la nature multifractale par rapport à la latitude. Ces découvertes soulignent l’importance des microclimats dans les environnements insulaires, offrant ainsi une perspective indéniable pour mieux appréhender ces contextes spécifiques dans la compréhension et la gestion des changements climatiques.